Les Canadiens estiment que le système de santé n’a pas tenu sa promesse de fournir des soins de santé universels, opportuns et de grande qualité.

Au Canada, nous ressentons tous les lacunes en matière de soins primaires et nos organismes de bienfaisance dans le domaine de la santé occupent un rôle d’avant-plan pour combler ces lacunes.

Dans l’une des enquêtes les plus vastes et les plus complètes jamais réalisées sur les opinions des Canadiens concernant le système de santé, le rapport Les soins primaires ont besoin de NosSoins est la vision que nous voulions présenter à nos responsables politiques. 

La Dre Kiran et son équipe ont rassemblé des milliers de personnes de tous les horizons pour parler d’une seule voix de leur vision d’un système de soins primaires plus équitable au Canada. Ensemble, ils ont mis à jour les problèmes qui aggravent notre système de santé depuis des décennies et ont élaboré le standard NosSoins – ce que chaque personne vivant au Canada devrait attendre de son système de soins primaires.

Dans le rapport, les soins primaires sont considérés comme la « principale porte d’entrée » du système de santé et quand les patients n’ont pas accès à des soins primaires de qualité, tout le reste s’écroule. Les gens n’ont d’autre choix que de se tourner vers les cliniques sans rendez-vous ou les services d’urgence pour recevoir des soins et « malheureusement, ces structures sont souvent incapables de répondre à leurs besoins… elles sont conçues pour des consultations rapides axées sur un nouveau problème urgent et ne sont pas conçues, par exemple, pour assurer un suivi continu » indique la Dre Kiran. Les pays dotés d’un bon système de soins primaires ont « des populations en meilleure santé, une meilleure équité en matière de santé et des coûts de soins de santé moins élevés », a-t-elle ajouté.

Notre collaboration avec nos partenaires caritatifs nous a appris que les médecins de famille n’ont souvent pas le temps d’éduquer une personne venant de recevoir un diagnostic de maladie chronique comme le diabète ou la sclérose en plaques, et encore moins de lui apporter le soutien régulier et les conseils nécessaires pour vivre avec cette maladie. Ce problème est aggravé lorsque les patients sont vus dans des cliniques sans rendez-vous ou à l’urgence. De plus en plus, ce travail essentiel d’éducation et de soutien est assumé par les organismes de bienfaisance dans le domaine de la santé, qui manquent eux aussi cruellement de ressources. 

Voici quelques statistiques tirées du rapport NosSoins qui soulignent l’urgence d’une réforme des soins primaires au Canada : 

  • Plus d’un adulte sur cinq (6 millions) n’a pas de médecin de famille ou d’infirmière praticienne spécialisée
  • Parmi les personnes ayant un professionnel de soins primaires, seulement 35 % ont pu obtenir un rendez-vous en urgence le jour même ou le lendemain.
  • Près des trois quarts des répondants (73 %) sont d’accord pour dire que les équipes de médecins de soins primaires devraient être tenues d’accepter comme patient toute personne vivant dans le quartier proche de leur cabinet.

Voici quelques-unes des mesures à prendre recommandées par NosSoins :

  • Réduire les obstacles à l’octroi de permis et à la pratique des médecins de soins primaires formés à l’étranger.
  • Investir dans des options de soins virtuels intégrés aux soins en personne.
  • Légiférer sur les exigences en matière d’interopérabilité des dossiers médicaux électroniques.
  • Mettre en place des systèmes de participation et de supervision des patients et du public afin de garantir que chaque personne est prise en charge par un système de soins primaires qui est imputable auprès des communautés qu’il dessert.

PartenaireSanté appuie ces recommandations et, à titre de coalition d’organisations nationales de patients, nous sommes déterminés à pratiquer et à promouvoir l’engagement total des patients dans les systèmes de soins de santé. Nous savons trop bien que le système n’est pas au service des gens comme il le devrait, mais pourrait l’être avec un leadership gouvernemental.

Pour ma part, il ne fait aucun doute, comme le souligne le rapport, que nous sommes à la croisée des chemins. « Si nous poursuivons sur la voie de réformes hétéroclites, la situation ne fera qu’empirer… cela ne conduira pas à la transformation significative qui est nécessaire pour garantir que chaque personne au Canada ait accès aux soins de santé nécessaires maintenant et pour les générations à venir. »

Nous devons nous préoccuper de nos fournisseurs de soins primaires et soutenir nos organismes de bienfaisance du secteur de la santé qui comblent les lacunes, mais qui doivent aussi faire face à une demande de services toujours croissante tout en subissant une diminution sans précédent des dons et des subventions.

Je vous incite tous à lire ce rapport important et j’espère que nos responsables politiques prendront ces recommandations au sérieux, tant pour la santé que la sécurité de notre population.  

Lire le rapport ici : Les soins primaires ont besoin de NosSoins